bleues véroniques

En ces temps troublés où un minuscule organisme répand paniques et angoisses dans le monde entier, je vous propose de vous émerveiller devant une fleur minuscule, de contempler, à travers elle, les couleurs et la beauté de notre monde afin de contrebalancer les effets délétères de nos peurs.

Cette fleur miniature, vous la trouverez partout, dans les jardins, dans les parcs, au bord des chemins, dans une fissure de mur. L’hiver ayant été clément, elle a ponctué toute l’année de ses fleurs bleues. Elle porte le doux nom d’une sainte des temps bibliques, c’est la Véronique. Des Véroniques, il y en a de plusieurs espèces ; on en trouve une bonne dizaine dans notre jardin. Mais elles ont toutes en commun cette même petite fleur qui peut arborer presque toutes les nuances de bleu, du plus profond outremer au bleu d’un ciel délavé, presque blanc.

Les fleurs ont toujours la même forme : quatre pétales irrégulières, striées de fines veines foncées, une gorge claire dont s’élancent deux petites massues, les étamines (les organes sexuels mâles de la fleur). Lorsqu’au 18ème siècle, le naturaliste Carl Von Linné essaya de déterminer une classification des plantes, c’est sur ces petites massues qu’il s’appuya. Il instaura une systématique des plantes à fleurs basée essentiellement sur le nombre et la disposition des étamines. Même si cette taxonomie a bien évolué depuis lors, le nombre d’étamines est resté un critère de reconnaissance botanique important.

Et les Véroniques font partie de nos rares fleurs indigènes à n’arborer que deux seules étamines !