oiseaux nicheurs

Dès lors que les jours rallongent et s’adoucissent, les oiseaux qui nous ont accompagnés tout l’hiver remontent vers le Nord. Ceux qui nous avaient quittés avec les premiers frimas reviennent au compte-goutte. Le signal de ce retour est donné mi-mars par la grive musicienne : un beau matin, aux aurores, son chant d’une étonnante variété musicale résonne dans la forêt. Il nous signifie que le printemps est irrémédiablement en route. Dorénavant, par tous les temps, elle chante, perchée à la cime d’un sapin, l’imminence de la belle saison.

Peu après c’est notre oiseau métronome qui revient et qui retrouve le faîte de la maison pour chanter à tue-tête. Il fait encore nuit quand ses trilles commencent à résonner sur le toit. Deux couples de rouge-queue nichent près de nous ; les uns sous la véranda, les autres sur une poutre du garage. Dans tout le verger, c’est un ballet incessant de poursuites, de chants et de récolte de brindilles pour réparer les nids de l’année précédente.

Un autre hôte fidèle du jardin squatte depuis plusieurs années la plus haute poutre du garage ; c’est la bergeronnette grise. Elle arpente les rives de l’étang de son pas de dandy en hochant frénétiquement sa queue noire et blanche. Elle repère ainsi son territoire pour être certaine de ne pas rater l’éclosion des libellules dont elle se délecte.

Il y a évidemment tous les oiseaux communs qui nidifient au jardin: les mésanges nonettes dans l’arbre creux ; les charbonnières dans le nichoir et les bleues dans le conduit d’aération de la cuisine (qui m’empêchent d’utiliser la hotte tout l’été…). Des ribambelles de moineaux logent aussi sous les tuiles tout autour de la maison.

Et puis il y a les nicheurs exceptionnels, ceux dont je suis fière, ceux qui récompensent notre démarche parfois jugée trop sauvageonne. Ces oiseaux là ont une préférence pour les forteresses épineuses que sont nos églantiers. L’année dernière, c’était la fauvette à tête noire qui a fréquenté le jardin en vocalisant tout l’été. L’année précédente, c’était la pie-grièche écorcheur qui nous a émerveillés en élevant sa nichée sous nos yeux.

Je crois que je viens de découvrir un nouveau pensionnaire dans le tas de bois. Une minuscule boule brune, sautillante et très agitée, le troglodyte mignon. Si son apparence lui vaut bien son nom, il a par contre une puissante voix stridente qui, eu égard à sa taille, est tout à fait surprenante. Vu le nombre répété de va-et-vient qu’il fait autour de ce tas de branches mortes, je crois bien qu’il y prépare un nid. Je vais donc continuer mon exploration et essayer de découvrir les autres nicheurs de cette année.

Contrairement à toutes les photographies des autres chroniques, ce n’est pas moi qui ai réalisé les photos de ces oiseaux. Elles sont tirées de l’excellent site www.oiseaux.net (que je vous encourage à consulter) et publiées avec l’accord de leur auteur que je remercie infiniment.