prairies fleuries

On a tous des souvenirs de prairies fleuries, de prés pleins de marguerites, de boutons d’or et même, pour les plus âgés d’entre nous, de bleuets et de coquelicots …

Dès notre arrivée au Froumi, je me suis efforcée d’obtenir une prairies fleurie en semant des marguerites… elles n’ont pas poussé; j’en ai planté… elles n’ont pas survécu. Impossible d’avoir des marguerites dans notre jardin, elles ne s’y plaisent pas ! Et pour cause, elles aiment les prés plutôt secs alors que chez nous la terre est grasse et humide.

En fait dans la nature, les plantes sont toujours inféodées à un milieu particulier. Certes il y a des plantes « passe-partout » qui se plaisent quel que soit leur environnement mais le plus souvent chaque plante sauvage possède son habitat de prédilection ; on parle alors de communauté végétale. Inversement une plante peut être caractéristique d’un certain milieu et, ne se trouvant qu’à cet endroit, servir de déterminant pour cet écosystème.

Et donc pour les prairies grasses et humides du Froumi, point de marguerites ! J’ai alors écumé la campagne environnante à la recherche des plantes typiques de la région, je les ai répertoriées et j’ai récupéré des graines ou des plants adaptés à la situation de notre jardin et elles s’y sont installées. En voici donc quelques unes parmi celles qui se plaisent tout particulièrement chez nous.

 

Ces gros bouquets roses, ce sont les silènes dioïques, plantes qui affectionnent les prairies humides. C’est pourquoi j’en ai planté partout et comme elles aiment bien notre jardin, j’en rajoute chaque année et ne me lasse pas de leur longue floraison printanière. Une autre habituée des emplacements humides, c’est la renoncule à feuilles d’aconit, qui arbore de superbes pétales blancs et fleurit densément. Elle se plait au bord de l’étang, souvent avec les pieds dans l’eau.

Il y a donc ces plantes que je récupère consciencieusement et puis il y a celles qui arrivent toutes seules…amenées par le vent ? les animaux ? Chaque année j’ai de nouvelles surprises : l’été dernier ce sont ces minuscules soleils jaunes qui sont subitement apparus entre les cailloux et qui ont fleuri sans interruption jusqu’aux gelées (pour mes amis botanistes, il s’agit de la crépide capillaire).

De temps en temps, je craque encore pour une plante de jardinerie mais le plus souvent elles sont bien moins robustes et moins florifères que leurs lointaines cousines sauvages… alors je retourne à ma flore champêtre !