éloge des verts

Le printemps est maintenant officiellement installé …malgré les gelées matinales, malgré les giboulées tardives, dès le premier rayon de soleil, une activité fébrile s’empare du jardin : toute la faune, petite et grande, s’active à la recherche des plaisirs printaniers.

Cependant la transformation du paysage la plus flagrante, est le changement de couleur du décor ! Jusqu’ici les prés étaient recouverts de la teinte jaunâtre des herbes couchées et des tons bruns grisâtres des terres à nu. Les forêts arboraient les silhouettes noirâtres des arbres effeuillés et les parterres sombres de feuilles mortes caractérisaient l’ambiance hivernale.

Et tout d’un coup, en l’espace de quelques jours, la couleur verte explose de partout … et quels verts… une symphonie de teintes vertes, brillantes, luisantes, appétissantes !

Les prés se couvrent d’une herbe verte, grasse, plantureuse, à vous donner des envies de ruminant. Sur les arbres qui débourrent, les premières feuilles s’avancent, pâles et timides, au bout des branches. Mais, c’est surtout au niveau des plantes herbacées que l’on rencontre la plus grande diversité de teintes vertes. Non seulement les feuilles de ces plantes présentent une palette infinie de nuances vertes mais leurs formes sont toutes aussi variées. Habituellement nous sommes plutôt attirés par la magnificence colorée des fleurs et ne jetons qu’un œil distrait aux feuilles (hormis les botanistes !). Mais en cette période, alors qu’elles sont toutes neuves, fraichement écloses, admirons l’incroyable diversité et beauté de ces feuilles.

Toute en rondeurs, d’un vert presque bleuté, hérissée d’une multitude de fins poils qui retiennent la rosée et la parent de perles d’eau, c’est l’alchémille; plante fréquente de nos montagnes.

Des feuilles en forme des lances pointues, fièrement dressées et d’un vert plus jaune, plus croquant, c’est la renouée bistorte ; une plante qui aime bien l’humidité de mon jardin et y forme de beaux tapis.

Avec ses feuilles très découpées en une cohorte de petites crêtes mais si douces au toucher, presque veloutées et d’un vert plus lumineux, c’est le géranium des bois; une des plantes pionnières qui se sont dispersées pour mon plus grand bonheur dans tout le jardin.

Encore un dernier vert, un vert jaune doré, un vert à croquer. Ce sont les toutes jeunes pousses de salades qui croissent dans la serre et qui viendront bientôt orner nos assiettes !